Belle-doche

Belle-doche, c'est le rendez-vous bi-mensuel qui permet de mieux comprendre la belle-maternité et qui donne la parole à ces femmes qui élèvent les enfants des autres

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Par Anaïs Richardin
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Günes "C’est dur de se sentir considérée en dernier, un peu derrière"

- Devenir belle-mère à 23 ans -

Salut à vous qui avez pris place à bord du train à très grande vitesse de la belle-daronnie ou à vous qui le regardez passer avec compassion et empathie (nous n’acceptons rien de moins ;-)). Il y a quelques semaines, je concluais un article dans le magazine le 1 par cette phrase : “Puisqu’il faut tout un village pour élever un enfant, il serait temps de réhabiliter la figure de la belle-mère et de la voir sous un nouveau jour : celui d’un parent bonus avec qui faire équipe”. C’est peut-être complètement con mais ma cape de belle-doche me semble un peu plus légère à porter depuis que la mère de mon bel-enfant (que je n’avais jamais officiellement rencontrée en cinq ans de belle-daronnie) m’a posé la main sur l’épaule, il y a deux semaines, pour me dire “merci d’être là pour lui”. Euh, comment, pardon ? Serait-ce un champ de colza à proximité ou juste l’émotion d’être “reconnue” qui fait monter à mes yeux des perles de pluie venues d’un pays dans lequel il ne pleut pas ?

On l’a dit et je le redis encore mais “trouver notre place” n’est pas une quête que l’on peut mener seule. Sinon, autant espérer trouver de l’or dans un torrent avec une pelle à tarte (ça semble pas fastoche-fastoche). S’il nous revient de déterminer les modalités de la belle-maternité que l’on souhaite vivre -avec plus ou moins d’implication, un appartement commun ou chacun chez soi, une CB partagée ou chacun pour soi…- et de refuser une fiche de poste dont on ne voudrait pas, la place que l’on va prendre est avant tout celle que les parents vont nous laisser. J’ai pris la mienne en discutant, beaucoup, avec mon amoureux, en expliquant ce à quoi j’étais prête à consentir, ou non. En parlant de ce que j’avais envie de mettre d’implication et d’énergie dans cette relation, tout en m’ouvrant sur mes peurs, mes craintes et mes limites. J’ai pris une place que j’estime juste, mais qui, parfois, m’a semblé trop petite, trop étouffante, notamment lorsque je me sentais niée dans le rôle que je jouais auprès de ce môme, quand je me sentais “évincée” ou en tout cas invisibilisée par cette maman.

Je demande souvent ce que les belles-daronnes que j’interroge changeraient à leur famille recomposée si elles avaient tous les pouvoirs. En ce qui me concerne, c’est très clair : je voudrais que l’on soit capable de se parler cette mère et moi, puisqu’elle semble avoir accepté la place que je prends dans la vie de son fils, et que je puisse la rassurer sur celle que je ne veux surtout pas prendre : la sienne. Cette relation mère-belle-mère n’est, souvent, pas possible, mais quand elle advient, j’aime croire qu’elle permet de faire un pas de géant dans notre posture. Günes, la belle-doche de cette édition, nous raconte comment cette relation avec la mère de ses beaux-enfants s’est tissée, avec ses hauts et ses bas, ses avancées et ses retours en arrière. Si mères et belles-mères arrivaient à s’entendre, à mettre leurs égos de côté pour se comprendre, réellement, imaginez le pouvoir que l’on aurait ? Un méga gang de meufs unies qui se soutiennent dans l’éducation d’enfants que les unes ont mis au monde et que les autres aident à éduquer. Ce serait fabuleux, non ? Si c’est un monde dont vous ne voulez pas, venez donc en parler, ça m’intéresse (par mail, Instagram ou lettre, j’adore les lettres) !

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Vous pensez à une amie qui devrait découvrir Belle-doche ?

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Günes a 28 ans, elle est la créatrice du compte “Belle maman soleil” sur Instagram et vit en Suisse. Elle nous explique sa manière d’aborder sa belle-maternité, qui lui est tombée dessus à 23 ans, et les défis de son aventure alors que sa famille n’a pas toujours approuvé sa relation.

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