Belle-doche

Belle-doche, c'est le rendez-vous bi-mensuel qui permet de mieux comprendre la belle-maternité et qui donne la parole à ces femmes qui élèvent les enfants des autres

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Par Anaïs Richardin
1 mai · 9 mn à lire
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Morgane : "Basculer en garde classique, c’était aussi me libérer de son passé"

- passer d'une garde alternée à un DVH -

Hello à toutes et tous, marâtres, chouettes-daronnes et autres soutiens de la famille composée !

Cette semaine, j’ai galéré comme jamais pour cet édito. Je ne savais pas quoi aborder, enfin si, je le savais très bien, mais je ne savais pas sous quel angle le prendre tellement les sentiments contradictoires et la culpabilité m’ont envahie. Mais quel peut donc bien être ce sujet si bouleversifiant ? Il s’agit de la garde mes ami·es, de la garde, évidemment (si vous avez lu l’objet de la newsletter, il n’y avait pas beaucoup de suspens ceci dit). J’ai interviewée Morgane, que vous connaissez peut-être sous le pseudo de “La marâtre bien-aimée”, qui a connu deux modes de garde : garde alternée (1 semaine sur deux) et garde “classique” ou Droit de Visite et d’Hébergement (1 week-end sur 2 et la moitié des vacances scolaires), auquel est venu s’ajouter un mode de “garde libre” pour l’aînée qui a 15 ans.

Elle est passée d’un rythme un peu schizophrène (on sait à quel point c’est sport de se “reconfigurer” chaque semaine) à une garde qui lui va bien. Et, alors que j’estime que les pères doivent pouvoir être tout autant présents pour leurs enfants que les mères, je me suis quand même mise à imaginer à quoi ressemblerait notre vie si on était en famille qu’un week-end sur deux. Bon, je ne l’ai pas imaginé bien longtemps parce que je sais ce que ça coûterait à mon mec de moins voir son fils et clairement, on ne le vivrait pas bien, ni l’un ni l’autre ! Mais, lors de cette brève incursion dans ce que serait notre vie si la garde était différente, j’ai vu rabouler sur mon rivage des vagues d’émotions pas cool : la tristesse, l’envie, la honte aussi de ne pas toujours embrasser notre vie pour ce qu’elle est, ces trucs un peu poisseux et compliqués à avouer. Même ici.

Si je pouvais choisir le mode de garde (lolilol, à quel moment les belles-daronnes choisissent ?) je crois que je ferais différemment. Mais ce différemment varie selon mon état de fatigue et de bien-être général. En ce moment, alors que j’oscille entre péter la forme et être épuiiiiisée à m’en rouler par terre, le week-end sur deux serait clairement plus confortable. Mais à d’autres moments, quand mon humeur est plus égale, je trouve que ce serait plus agréable de passer plus de temps ensemble en mode 2 semaines/2 semaines. Plus de temps en amoureux, plus de temps en famille et moins de frictions à chaque changement. Mais je me prends surtout à imaginer un mode plus souple (le bel-ado va avoir 15 ans), où notre maison serait son refuge, pas l’endroit où il est obligé de rentrer après les cours et où il trimballe toutes ses affaires le vendredi soir mais un endroit où il se sent bien et où il vient quand il veux mais pas quand il doit. Qu’on ne lui impose plus ce qui est plus pratique pour les adultes. Vous voyez le contradictoire là ?

Allez, bonne lecture, je retourne à mes conflits internes qui ne trouveront, de toute manière, aucune résolution 😂. Et vous, ça se passe comment ?

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