Belle-doche

Belle-doche, c'est le rendez-vous bi-mensuel qui permet de mieux comprendre la belle-maternité et qui donne la parole à ces femmes qui élèvent les enfants des autres

image_author_Anaïs_Richardin
Par Anaïs Richardin
29 mai · 12 mn à lire
Partager cet article :

Maria "Aujourd'hui, je me sens beaucoup plus libre avec mes beaux-enfants"

- Être belle-mère de deux ados à temps plein -

Salut à toutes et à tous !

J’ai pris conscience de quelque chose ce week-end et il faut que je vous en parle (enfin il faut, tout est relatif hein, surtout en ce moment). Pendant l’interview d’une belle-doche qui ne se sent pas encore belle-mère (et vous découvrirez pourquoi dans quelques semaines, teaaasing), j’ai mis le doigt, pour la première fois, sur le fait que parfois, je ne me sens plus belle-mère.

Ce dimanche, la fête des mères a confirmé ce constat. Cette fête a pu être un sujet douloureux à quelques occasions, tant je considérais que moi aussi j’avais une place sur ce podium, que moi aussi je méritais d’être remerciée, reconnue. Ce qui était d’ailleurs tout à fait paradoxal car je ne voulais pas embrasser ce terme de belle-mère, parce qu’il y a “mère” dedans et que je n’en suis pas une. Et que je considère que la fête des mères c’est de la bonne poudre aux yeux (mais ce n’est pas le sujet). Bref, malgré tout ça, n’avoir aucune reconnaissance lors de la fête des mères m’a blessée et chagrinée, profondément. Surtout lorsque je cherchais ma place et que mon bel-enfant était plus petit. Après tout, je le consolais, je le câlinais, je lui lisais des histoires, je l’aidais à faire ses devoirs moi aussi… je faisais quand même pas mal de choses du domaine de la parentalité mais je n’avais pas le droit d’être célébrée pour ça ? Erreur 404 dans ma tête.

Mais plus il grandit, plus notre relation change. Je ne le câline plus qu’à de rares occasions (la proximité physique est même parfois dérangeante), je ne vais plus l’embrasser dans son lit le soir, je ne l’aide plus pour ses devoirs (sauf sur requête), je ne le regarde plus avec la même tendresse. Il a 15 ans me direz-vous, c‘est bien normal que les choses changent. Mais il n’y a pas que ça. Je me sens moins comme une belle-mère, qui, malgré tout ce que l’on sait et ce que l’on vit, rime encore parfois avec la pièce rapportée, dont on va pouvoir disposer un jour, que comme une adulte qui fait pleinement partie de sa vie POUR TOUJOURS. Je suis l’adulte à qui il confie des choses, l’adulte avec laquelle il discute, se soulage de certains poids, je suis le soutien qui prend parfois son parti quand je trouve une situation injuste. Je suis devenu un satellite pour sa planète, au même titre que ses parents, ses grands-parents. Mais pas un satellite relou qui espionne, un satellite sympa qui est là si besoin mais qui fait sa petite vie tranquille autour.

J’ai l’impression qu’on a passé un cap, que je suis désormais, moi aussi, sa famille. Dans trois ans, il aura passé autant de temps avec moi que sans moi et plus ce chiffre diminue, plus je me détends, moins je me mets la pression. Cette place que j’ai trouvée, qui s’affine et se confirme avec le temps fait qu’aujourd’hui, je me bats les reins avec de l’eucalyptus (c’est bon pour la circulation sanguine) d’être célébrée lors de la fête des mères. Son comportement au quotidien, son attention à moi, la confiance qu’il me porte valent mille roses importées d’Amérique du Sud. Je sais que c’est encore un sujet douloureux pour beaucoup d’entre vous, alors je vous le dis : un jour ça passe <3

Comme le rapport à la belle-maternité évolue au cours de nos vies de belles-doches, je trouvais ça joli de vous proposer le témoignage de Maria, qui ne s’est pas sentie belle-mère pendant des années avant d’enfiler le costume sans même y réfléchir lorsque le deuil est venu frapper à la porte familiale. Trigger warning donc, ce témoignage évoque la mort mais surtout ce qui se construit ensuite.

Bonne lecture !

_________________

Vous êtes à deux doigts d’être un millier à suivre les témoignages des belles-doches de tous horizons. Si vous voulez soutenir mon travail et le faire connaître à d’autres femmes à qui cette newsletter pourrait plaire, n’hésitez donc pas (j’ai même préparé un petit mail prêt à être envoyé) 👇🏼👇🏼👇🏼

_________________

...