Belle-doche

Belle-doche, c'est le rendez-vous bi-mensuel qui permet de mieux comprendre la belle-maternité et qui donne la parole à ces femmes qui élèvent les enfants des autres

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Par Anaïs Richardin
31 janv. · 12 mn à lire
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Sandra "Être belle-mère est source de tensions, c’est un peu pour ça qu’on s’est séparés"

- est-on encore belle-mère après une rupture ? -

Bonjour à toutes et à tous !

Depuis quelques mois, c’est la déferlante. Je ne compte plus le nombre de ruptures qu’il y a eu parmi les belles-doches que je connais, de près ou de loin. J’avais lu un chiffre, impossible à retrouver, sur le taux de divorce plus important en famille recomposée qu’en famille dite traditionnelle. J’ai écumé internet et je n’ai pas remis la main dessus. Seule trace qui confirme mon souvenir, cette mention, “Les couples de familles recomposées sont exposés, statistiquement plus que les autres à l’éventualité d’une séparation”, dans un article sur le cycle de vie des familles recomposées. Je ne suis pas plus avancée ! En revanche, ça confirme la complexité de mener la barque de la famille multiple à bon port. Les défis sont de taille et se conjuguent, surtout quand on décide d’avoir un enfant ensemble et qu’on se retrouve au centre de plusieurs entités familiales qui tentent de cohabiter. On comprend pourquoi les familles recomposées peuvent être plus fragiles face à la séparation et pourquoi certaines belles-doches décident de jeter le bel-enfant avec l’eau du bain (ne venez pas hurler à la maltraitance ce n’est qu’une expression détournée !) Notre belle-doche de la semaine n’a pas échappé à la séparation. Malgré une chouette relation avec sa belle-fille et l’envie que tout se passe bien, les difficultés de la famille recomposée l’ont rattrapée et ont eu raison de son couple. J’ai eu envie de vous confier un bout de son histoire, car je me demande souvent ce qui reste de nous, les beaux-parents, après la rupture.

J’ai eu l’occasion de me poser concrètement la question puisque mon couple a essuyé deux ruptures, et jamais de mon fait (merci mon amour 😂). La première, quelques mois après nos débuts flamboyants, avant que je rencontre son fils, et la suivante, un an après. Rythmé comme une boîte à musique ! On a beaucoup discuté, tout posé sur la table et chaque séparation fut l’occasion de faire le deuil d’une couche de notre relation et de creuser plus profondément le nid de notre amour (si c’est pas beau ça). La rupture est souvent le moment de sortir tout ce qu’on a sur le coeur, ce qu’on a retenu trop longtemps ou mis sous le tapis au nom du sacro-saint Amour. Si on essayait de dire les choses avant que tout pète ? Ce n’est pas facile, ça demande beaucoup de courage et quelques notions de communication (non violente tant qu’à faire) et un·e conjointe à l’écoute (ouais, ça c’est le plus dur). On doit souvent faire beaucoup d’efforts et de concessions en tant que beau-parent et il serait bien de rééquilibrer la balance en ne les faisant pas dans notre coin, sans rien dire (jusqu’au jour où tout éclate et qu’on reproche à l’autre des trucs en digestion depuis 10 ans). Sandra, dans son témoignage nous dit qu’elle était “seule, ils étaient deux, voire trois avec la maman, donc je me suis dit qu’il fallait que je m’adapte à eux et que je fasse des concessions. Je ne me suis pas dit qu’on pouvait faire des concessions tous ensemble.” Et je trouve qu’elle met le doigt sur une notion très juste : ce n’est pas aux belles-doches de s’adapter en permanence. Si votre compagne ou compagnon a besoin de l’entendre, envoyez-lui donc cette newsletter (et toutes les autres). On forme une équipe (qui s’entend plus ou moins bien) et on devrait pouvoir s’adapter les uns aux autres, travailler ensemble pour que ça fonctionne et comprendre que ce n’est pas au beau-parent de tout faire pour que ça se passe bien. Si je peux vous souhaiter une seule chose aujourd’hui, c’est donc de vous libérer de cette charge et de la partager avec qui de droit… et si la solution qui vous convient est de tracer votre route alors je vous la souhaite belle et apaisante ! Quant à la question : que reste-il de nous après une rupture ? Je n’ai pas la réponse, mais si vous avez des expériences (plus ou moins heureuses) à partager, je serai ravie de vous lire !

Bonne lecture et à dans deux semaines !

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