Belle-doche

Belle-doche, c'est le rendez-vous bi-mensuel qui permet de mieux comprendre la belle-maternité et qui donne la parole à ces femmes qui élèvent les enfants des autres

image_author_Anaïs_Richardin
Par Anaïs Richardin
8 nov. · 13 mn à lire
Partager cet article :

Mélanie "Je garde une certaine distance éducative et je les amène à penser hors-cadre"

- Co-élever des enfants que l'on a eus avec d'autres -

Salut les belles-doches et sympathisants et sympathisantes de la famille recomposée !

J’ai eu une révélation la semaine dernière : j’ai parfois plus de patience avec mon bel-enfant quand son père n’est pas là. Je sais bien qu’on n’est pas chez la psy ici, mais si vous parler de mes galères vous permet de gagner du temps sur la résolution des vôtres, je me dis que ça vaut peut-être le coup de vous raconter ma vie. Je reviens d’une semaine de vacances passée avec mon mec et son fils. Mon amoureux a dû s'éclipser deux jours pour le boulot, je suis donc restée seule avec le bel-enfant et on a passé du bon temps ensemble, sans prise de tête, tout en fluidité et en douceur. Mais dès que mon mec est rentré, j’ai senti mon seuil de patience s’abaisser à l’égard de son fils et les petites choses du quotidien se sont mises à me gaver plus vite : répéter de débarrasser la table, de retirer les chaussettes sales du canapé, de vider le lave-vaisselle, toutes ces consignes que je pense qu’un jour je vais finir par enregistrer sur mon téléphone et lui envoyer par note vocale (ouais, les belles-doches aussi ont le droit d’avoir la flemme). Mon bel-enfant a été un exemple de gentillesse et de bonne volonté lorsqu’on était que tous les deux mais il a plus tendance à sortir sa carte du club des ados un peu butés, un peu contre, quand son père est rentré. C’est flatteur pour moi, qu’il m’épargne tout ça quand on est que tous les deux, mais ça pèse probablement dans la balance de mon agacement fluctuant.

En m’interrogeant sur cette différence de traitement que je faisais, je me suis aussi rendu compte qu’une toute petite dose de compétition subsistait entre lui et moi. Vous savez celle qui s’installe au début de la graaande histoire d’amour, quand les moments passés avec l’enfant nous semblent être des moments volés à notre quotidien d’amoureux. Comment ça, ça ne vous est jamais arrivé ? (Ne cherchez pas à me convaincre, j’y crois pas une seconde). Je pensais m’être débarrassée de cette espèce de rivalité visqueuse à la con et je m’aperçois que non, il en reste encore un petit bout, là dans les cheveux, coincé comme un vieux chewing-gum. Que quand il dit “papa” toutes les 3 secondes, ça me gonfle toujours, que quand ils jouent à un jeu auquel je n’ai pas envie de participer, ça me soûle parce qu’on pourrait lire/discuter/refaire le monde (rayez la mention inutile) à la place. Alors que je joue bien volontiers au football-américain-qui-fait-mal-aux-doigts quand on est que tous les deux ! Pourquoi est-ce que le tête-à-tête est (parfois) plus simple que le tête-à-trois alors que je dois pourtant gérer plus de choses, seule ? 

L’autre piste, c’est que mon beau-fils respecte mon besoin de calme et d’espace quand on est tous les deux alors qu’il saute sur son père (et donc parfois un peu sur mes nerfs) quand on est tous les trois. Heureusement que je ne vous avais pas promis de résoudre quoi que ce soit en direct, parce que je ne suis pas plus avancée qu’au début de cet édito. Je crois que je me mets aussi beaucoup de pression à être d’humeur égale et ça m’insupporte quand je ne le suis pas, et là c’est le serpent qui se mord la queue, puisque je suis vénère d’être vénère. On n’a pas le cul sorti des ronces quand même… mais il y a une piste évoquée par la belle-doche de cette édition, Mélanie, que je ne trouve pas con du tout pour limiter les frictions. Elle voudrait, si la décision lui revenait (spoiler alert, elle n’a aucun pouvoir là-dessus, même si elle est concernée), changer le mode de garde pour passer en 15 jours/15 jours. Ça vous parait beaucoup ? Oui c’est normal, mais réfléchissez-y : 15 jours, ça fait aussi deux fois moins de jours de changement houleux, quand chacun doit reprendre ses marques et que les habitudes se retrouvent tête-à-cul (chamboulées quoi). En gros, ça limite les accrochages et ça offre aussi 15 jours pleins et entiers pour être en amoureux. Et vous, si vous pouviez changer le mode de garde, vous choisiriez quoi ?

Bonne lecture !

Ceci est une édition accessible uniquement aux abonnées payantes, RDV dans deux semaines pour recevoir la prochaine interview accessible à toutes et à tous ! Si vous voulez changer pour une formule payante, à 3€ par mois (ou 30€ par an) et soutenir mon travail, c’est par ici que ça se passe :
> > > JE CHANGE DE FORMULE < < <

...