- le point de vue d'un père/beau-père -
Bonjour à toutes et à tous !
La dernière édition était un peu spéciale puisque consacrée à l’argent en famille recomposée. Je l’ai rédigée à chaud, pour rebondir sur une interview donnée dans un documentaire sur le sujet, qui m’a valu mon poids en commentaires de la muerte sur les réseaux sociaux (et je ne suis pas légère). Suite à vos nombreux messages (merci 🙏🏼), je vous avais promis une édition 100% conseils de belles-doches pour gérer les finances. Or, je n’ai pas encore eu assez de retours pour en faire une newsletter. Alors, si vous avez envie de témoigner, écrivez-moi à belle.daronne@gmail.com ! Quelques minutes suffiront, il suffit de m’expliquer en quelques lignes le système que vous avez mis en place et les bénéfices que vous en retirez :-)
On est loin de ce sujet avec non pas la belle-doche mais le beau-doche du jour : Rémi, père et beau-père qui m’a écrit récemment pour partager une réflexion. Il se demandait ce qui resterait des liens qu’il a tissés avec ses belles-filles si une séparation devait arriver, et de ceux qui subsisteraient entre sa fille et son épouse. Nous avons donc exploré ce thème qui m’est cher dans une interview que voici !
Et comme elle regorge d’infos et qu’il y a un “appel la communauté” en fin de newsletter, elle est en libre accès. N’hésitez pas à la partager !
Merci <3
INSTANT COLLAB’ (mais c’est pas rémunéré, je trouve juste le projet trop cool)
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En France, 72 % des entrepreneuses reprennent le travail avant la fin de leur congé maternité. 34% reprennent même leur activité une semaine après l’accouchement, mettant leur santé en danger faute d’indemnités suffisante ! Comment s’arrêter sans perdre ni clients ni revenus ? Comment gérer l’administratif et assurer un retour sans (trop de) stress ?
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Rémi, 57 ans, partage depuis treize ans sa vie avec Sarah et ses deux filles. Entre ajustements constants et apprentissages mutuels, Rémi nous offre une réflexion nuancée sur son rôle de beau-père et les stratégies qui ont permis à cette famille de trouver son équilibre.
Bonjour Rémi, qui es-tu et de qui se compose ta famille ?
J’ai 57 ans et je suis en couple avec Sarah qui a 53 ans. Un premier mariage m’a donné une fille, qui a aujourd’hui 29 ans. J’ai divorcé de sa mère au bout de 9 ans et j’ai rencontré mon épouse il y a 12 ou 13 ans. Elle a elle-même deux filles, qui avaient, à l’époque de la rencontre, 3 et 6 ans.
Quand j’ai rencontré Sarah, je cohabitais avec ma fille à temps plein parce qu’elle était fâchée avec sa mère. Nous formions alors une sorte de petit cocon. Pas fusionnel – elle faisait ses trucs, je faisais les miens – mais nous avions notre routine bien établie.
Comment s'est passée la transition vers la vie commune ?
Nous avons emménagé ensemble après environ un an de relation. C'est moi qui ai proposé la cohabitation car je n'arrivais pas à gérer deux foyers simultanément. Je suis un homme d'intérieur, j'aime prendre soin de mon espace de vie, et c'était devenu trop compliqué de maintenir deux maisons. J’entretenais la maison de Sarah et quand je rentrais chez moi c’était sale, et il fallait tout recommencer c’était trop compliqué !
Sarah a été très accueillante. Ses filles avaient chacune leur chambre, et pour notre installation, elles ont accepté de partager une chambre pour que ma fille puisse avoir la sienne. Il y a eu un véritable effort d'accueil de leur part. Mais je crois que Sarah a sous-estimé ce que représentait la cohabitation avec une adolescente.
Ça a été compliqué. Pauline a réagi comme beaucoup d'adolescents face à un changement qui venait perturber son équilibre. Elle a mis en place des stratégies pour faire chier. Par exemple, elle s'enfermait dans l'unique salle de bains à l'heure où tout le monde se préparait pour partir à l'école ou au travail et n’en ressortait qu’à 8h20. Quand tu sais ce que c'est d'emmener des jeunes enfants à l'école le matin, c'est chaud. Ce genre de trucs a vachement crispé la situation.
Il y avait une forme d'hostilité entre ma fille et Sarah et moi je me mettais en position d’arbitre, ce qui n'était pas du tout la bonne approche. Parfois j'aurais dû défendre ma fille quand Sarah était énervée contre elle pour des mauvaises raisons. Mais parfois c'était pour des bonnes raisons, donc c’était un bordel en fait. Ce n’était pas tempétueux mais il y avait une espèce de conflit larvé. Une forme d’hostilité oui.
Comment avez-vous fait face à ces tensions ?
Ce qu'on a fait, c'est qu'on a changé un peu le mode de cohabitation. Les filles de Sarah étaient là une semaine sur deux, et ma fille venait deux semaines par mois. Du coup, on avait des semaines où on n'avait que les filles de Sarah, des semaines où on n'avait que ma fille, des semaines où on avait les trois, et des semaines où on était tous les deux.
Ça a diminué les efforts logistiques de ma fille, qui a 16-17 ans, ne pouvait pas se séparer de ses vêtements. À chaque changement de maison, c'était une énorme valise. Et ensuite, ça faisait qu'on a diminué les moments où on était tous à la maison.
J'ai aussi demandé à Sarah de venir me voir si elle avait des reproches à faire à ma fille, que je puisse lui en parler ensuite, parce que ça ne se passait jamais bien quand elle s'adressait directement à elle. Dès qu'elles étaient toutes les deux dans la même pièce, j'étais mal à l'aise en fait.
Sarah a eu une relation très compliquée avec ses propres parents et elle a toujours eu beaucoup de difficultés à comprendre ma relation avec ma fille puisqu’elle n’avait pas eu ce genre de relation avec son père. Il y avait un peu de jalousie, mais c’était impossible à formuler et elle avait une vraie difficulté à envisager qu’une relation entre un père et sa fille puisse être comme ça, d’une grande proximité.
Alors quand ma fille a eu 18 ans, je l’ai exfiltrée, je lui ai trouvé un appart, et ça a pacifié les choses. C'était vraiment pour la paix de tout le monde. Je culpabilisais vis-à-vis d’elle que ça se passe comme ça et en même temps, fallait reconnaître qu'elle était souvent chiante. En fait, je ne savais pas quoi faire, j'étais assez désemparé. J’ai souffert de ces 2 ans de cohabitation.
Avec le recul, penses-tu que vous auriez pu faire les choses différemment ?
C'est sûr que dans la façon dont on a géré la cohabitation, on aurait pu faire mieux. Je pense qu'on aurait dû aller chercher une médiation familiale à un moment donné. Il y avait de la bonne volonté de part et d'autre, et avec une tierce personne, on aurait probablement réglé le problème plus facilement.
J'ai essayé de prendre ce rôle de médiateur, mais j'étais franchement le plus mal placé pour le faire. Pour le reste, on a beaucoup navigué à vue, mais on s'est toujours mis d'accord, Sarah et moi. Même quand on s'est trompés dans nos décisions concernant ses filles, on l'a fait en étant d'accord, donc je n'ai pas de regrets.
Comment ont évolué les relations entre Pauline et Sarah au fil du temps ?
Il y a quelques années, ma fille, qui en voulait beaucoup à mon épouse, a fini par lui écrire une lettre pour lui expliquer un peu ce par quoi elle était passée. Puis elles se sont vues, elles ont discuté, ça s'est tassé. Du coup, maintenant, on a pu partir en vacances ensemble !
Ce qui a joué aussi, c'est qu'entre-temps, les filles de Sarah sont passées par l'adolescence. Et elle a pu constater que l'adolescence de ma fille n'était pas si catastrophique que ça. Son aînée a eu une adolescence assez gratinée et Sarah s’est rendu compte que ce qu’on avait vécu, ce n’était pas dû à la personnalité de ma fille, c'était comme ça et qu'en plus c'était pas si grave, que ça avait pas duré si longtemps, vu ce qu'on a mangé ensuite.
Et aujourd'hui, comment se passent les relations avec les filles de Sarah ?
Aujourd'hui, la plus jeune a 16 ans, elle est toujours en garde partagée entre son père et nous. L’aînée a 20 ans, elle vit avec nous depuis ses 16 ou 17 ans, parce qu'elle s'est pas mal fâchée avec son père. Elle est partie un an quand elle a arrêté ses études mais elle est revenue ensuite.
Avec la plus jeune, ça se passe bien. Elle a une adolescence un peu agressive mais vis-à-vis de sa mère. Moi, j'échappe à la plupart des balles. Il suffit que je sois pas là au moment où elles se les échangent et je ne les prends pas (rires).
L’aînée, ça a été vachement pénible. Depuis qu'elle est revenue elle fait des efforts, et puis elle grandit, elle devient un peu moins insupportable, donc notre relation revient, mais ce n’est pas facile. Je sens que j'ai encore beaucoup de rancune à son égard.
Sa présence a un peu secoué notre couple. J'ai soutenu Sarah quand elle a voulu que sa fille vienne vivre à la maison, parce que c'était pour des bonnes raisons, c'était impossible d'avoir une relation avec son père. Même si ça me faisait chier, je savais pourquoi elle voulait que sa fille vienne. Je l'ai soutenue donc j’ai assumé. Mais quand sa grande est partie, on s'est dit "yes, trop bien, enfin libres". Quand il a fallu qu'elle revienne, c'était à la fois une mauvaise nouvelle parce qu'on n'avait pas très envie de recommencer la cohabitation et une bonne nouvelle parce que ça voulait dire qu'elle souhaitait reprendre ses études.
Comment définirais-tu ton rôle auprès des filles de Sarah ?
J'ai toujours eu le rôle d'un adulte bienveillant qui participe à l'éducation, parce que je suis là. Mais mon rôle, ça a surtout été la maison en fait. Je suis un homme d'intérieur, donc tout ce qui était autour des repas, de la bouffe, de la lessive et tout. Et mon rôle d'éducateur, il a beaucoup été là-dessus, parce que je voulais que ça tourne. Donc, je n'ai jamais été un autre père pour elles.
Avec les filles de Sarah, on s'est quand même vu pas mal avant qu'on cohabite et ça se passait bien. En plus je fais beaucoup la cuisine, du coup, quand j'étais là, c'était plus festif que quand je n'étais pas là. Je faisais des crêpes, je pressais des oranges pour le petit déjeuner, je découpais des tartines en forme de cœur, enfin des trucs qui me plaisent, que j'ai fait avec ma fille. C'était assez facile de se les mettre dans la poche, si j'ose dire.
Pendant un temps, je les ai engueulées, et ça ne s'est pas très bien passé. Du coup, on s'est mis d'accord : quand elles faisaient un truc qui ne me plaisait pas, je le disais à Sarah et c'est elle qui intervenait derrière. Après, on a tellement cohabité que j'ai fini par leur parler directement quand j'avais besoin.
Mais il reste que sur pas mal de trucs importants, ça a toujours été leur mère qui décidait, et qui décide toujours, en dernier. Sur les filles, il y a une autorité, c'est leur mère, point. Ça n'a jamais fait débat. Donc, si elle n’est pas d'accord avec ce que je propose et ce que je dis, c'est elle qui prend sa décision et je la soutiens, même si ce n'est pas celle que j'aurais prise.
As-tu pu jouer un rôle particulier dans les relations entre Sarah et ses filles ?
Ce qui est un autre avantage de la garde partagée, c'est d'avoir un adulte à la maison qui n'est pas le parent, donc qui est quand même moins impliqué. J'ai aidé à arbitrer les conflits, dans les deux sens. C'est un rôle assez gratifiant, donc ça c'est cool.
Parfois, j'ai dit à Sarah, sans le dire devant ses filles : "Là, t'as un peu exagéré, t'as été injuste, t'y es allée un peu fort." Ou : "Je t'ai soutenue, mais en fait, t'avais pas du tout raison." Ma femme est quelqu'un d'assez volcanique, du coup quand elle est en conflit avec ses filles, ça part assez vite en sucette. Elle n'est pas mécontente d'avoir quelqu'un qui lui apporte un regard moins émotif, plus distancié.
Les engueulades, c'est toujours des cycles. Et quand t'es dedans, tu ne les vois pas, mais quand t'as quelqu'un qui y assiste, il voit le cycle. Quand c'était très conflictuel avec son aînée, je les voyais arriver. J'étais même capable de lui dire : "Attention là, ça va péter, je vois la mécanique se mettre en place."
Comment avez-vous préservé votre couple pendant ces périodes difficiles ?
On en parlait, on se soutenait. Je ne suis pas colérique du tout mais il y a eu des fois où vraiment, je me foutais en rogne. Mais comme j'en ai pas l'habitude, je dépassais les bornes et il fallait un peu calmer le jeu. On a beaucoup cherché des stratégies en fait, tous les deux. Pour obtenir des trucs de base, qu'elle range sa chambre, qu'elle ne vide pas le frigo, etc.
Comme je ne suis vraiment pas à l'aise dans les situations conflictuelles, les moments où c'était très difficile, je me barrais. J'allais passer des week-ends ici ou là. On a acheté une vieille maison en ruine dans le Quercy et du coup, à une époque, j'y allais assez souvent. Et ça me faisait du bien de m'éloigner du climat de guerre qui était à la maison. Parce qu'il y a eu un moment où il n'y avait pas une seule journée sans un conflit très explosif. Elle nous poussait à bout quoi.
Après, je résous beaucoup de choses autour d'un plat de pâtes. Le fait d’instaurer des moments où on va dîner ensemble, mater un film avec un plateau repas, etc. Ça marche. Quand il y a beaucoup de conflits, surtout avec des ados, on enterre la hache de guerre et pendant une demi-heure, trois quarts d'heure, on s'applique à passer un bon moment. Je trouve que ça résout pas mal de problèmes.
Quels conseils donnerais-tu aux beaux-parents qui nous lisent ?
La gouvernance et la charge mentale doivent vraiment être des sujets de conversation. Qui décide quoi, quand. C'est hyper important et ce sont des conversations qu'il faut remettre sur la table parce que les situations changent.
Ensuite, il ne faut jamais hésiter à fuir une situation dans laquelle on n'est pas à l'aise. Ça c'est vraiment salutaire. Dans une famille, de base, il y a des tensions, alors quand tu fabriques une famille recomposée, tu importes les tensions de tout le monde donc mathématiquement c’est explosif. Ce qui sauve les familles en garde partagée, c'est que justement, ces tensions, elles ne sont pas là tout le temps. Je pense que c'est hyper important. Si tu te retrouves dans une situation où soudain tous les enfants sont tout le temps à la maison, c'est à toi de trouver ces moments de respiration, d’aller faire autre chose.
Pour la charge mentale, ça se réadapte en permanence en fonction des situations de chacun. Tu vois là, avec le télétravail, Sarah travaille à la maison depuis deux ans. Elle s’est rendu compte que c'est elle qui rangeait tout parce qu'elle était à la maison. Alors on a instauré que je passe une demi-heure le matin avant de partir à ranger des trucs pour qu'elle ne se retrouve pas à tout gérer. Ce sont des réglages permanents.
Je suis un grand promoteur de la garde partagée. En fait, elle cumule pas mal d'avantages parce que quand t'as pas tes enfants, tu t'éclates, tu fais ce que tu veux. Tu peux aller au cinéma, voir des expos, faire la fête. Tu vis comme un ado avec une carte bleue. Du coup, la semaine où les enfants sont là, tu peux vraiment être complètement à leur disposition, passer en mode spaghetti bolognaise, enfin bouffe d'enfants, sans être frustré parce que tu sais que quand ils seront partis, tu vas recommencer à avoir de la bouffe d'adultes avec de la salade et des légumes crus.
Comment envisages-tu l'avenir de ces relations familiales ?
Effectivement, il m'arrive de me poser la question : si Sarah disparaissait pour une raison ou pour une autre ou alors si on se séparait – sachant que dans les deux cas, ce n'est pas du tout la même situation – qu'est-ce qui resterait du lien avec ces deux jeunes femmes ?
Avec la grande, ça va peut-être changer avec le temps, mais je n'ai quasiment pas de relation individuelle avec elle. Elle m'a été tellement antipathique pendant longtemps que j'ai vraiment du mal à atterrir dans une relation plus sympa avec elle.
Avec la petite, on partage plus de trucs, surtout autour de la bouffe. Donc, ça nous arrive de temps en temps de sortir, d'aller acheter un gâteau, de se faire à manger ou un truc comme ça. Là, il y a un lien qui pourrait perdurer je crois.
Après, les choses peuvent changer énormément quand tu commences à avoir des bébés qui entrent dans l'équation. Sur les trois, il y en a bien une qui va faire un bébé à un moment. Et moi, j'adore les bébés. Donc, ce serait une super nouvelle. Et peut-être que si je ne suis pas leur père, je pourrais être plus facilement le grand-père des bébés ? En tout cas, ouais, ça, ça me plairait.
Je sais à quel point la communauté de belles-mères peut se serrer les coudes, j’en ai la preuve à de nombreuses reprise <3. Hier, j’ai reçu un mail qui m’a beaucoup touchée. Sans vous en dévoiler le contenu explicitement, je me permets de résumer le propos de cette belle-doche, parce qu’elle a besoin de vous ! Si l’une d’entre vous se reconnaît dans ce témoignage et a envie de discuter avec Barbara (prénom tout à fait fictif), faites-moi signe, je vous mettrai en lien !
À 48 ans, belle-mère de deux filles depuis 8 ans, j'ai toujours été très investie dans leur éducation. Le décès brutal de ma mère fin 2024, après celui de mon père il y a 4 ans, m'a profondément bouleversée. Fille unique sans enfant biologique, cette orphelinage résonne particulièrement dans ma belle-parentalité. L'indifférence relative des filles, surtout l'aînée, face à cette perte me blesse. Trois mois après, mon compagnon attend mon retour à "la normale" malgré mon deuil encore vif. Un décalage se creuse entre ma douleur et leur quotidien qui continue. Je m'interroge sur la nature des liens dans notre famille recomposée. Quelle transmission perdure sans lien de sang ? Quel soutien peut espérer une belle-mère ? Comment ce deuil transforme-t-il nos relations familiales ?
Merci de lui envoyer du love 🙏🏼
Une question, un témoignage à me transmettre ? Écrivez-moi à belle.daronne@gmail.com !