- Changer de pays pour faire famille -
Salut !
Je vous souhaite à toutes et tous une merveilleuse année ! J’espère qu’elle démarre bien et que les fêtes sont un doux souvenir (on sait que ça peut être un bazar harassant, famille composée ou pas ;-)). Ici, on reprend les festivités avec le témoignage d’Audrey. Belge, elle vient d’emménager en France pour vivre avec son compagnon et la fille de celui-ci. Un choix qu’elle ne regrette pas du tout mais à peine a-t-elle posé ses valises en banlieue parisienne que déjà, une annonce vient rebattre les cartes de sa nouvelle vie. L’ex de son mec est en train de préparer les siennes (de valises) et Audrey se retrouve donc face à deux futurs possibles. Soit la garde alternée égalitaire actuelle se transforme en garde exclusive, (à temps plein pour celles et ceux qui n’ont pas fait JAF LV2), soit la semaine sur deux devient un week-end sur deux (pas toute à fait la même sauce). Le rythme qui commence à s’installer pourrait ainsi être complètement chamboulé dès l’été prochain et aucune des deux solutions ne l’enchante pleinement. Comme je la comprends.
Je me suis déjà surprise à penser “quelle chance” quand on me raconte comment tel père a fait le choix d’une nouvelle ville pour rebâtir de nouvelles fondations, parfois loin de ses enfants. Pour être honnête, c’est presque un réflexe en fait. Je vois ça du petit bout de ma lorgnette parce que je rêve de vivre loin de Paris et de son atmosphère qui m’étouffe, pour remplir mes poumons asthmatiques de l’air vivifiant de la mer. Ce qui me donne envie ce n’est pas la séparation du père et de l’enfant, parce que je pourrais avoir envie de partir avec mon beau-fils sous le bras (même si ça risque de me faire mal au dos à un moment), c’est de faire des choix pour nous, sans avoir à consulter la personne qu’il a aimée avant.
Quand il m’arrive de penser “quelle chance”, ma raison reprend toutefois bien vite le dessus pour me souffler que quand même, rien ne devrait être plus important que la présence des deux parents (s’ils sont sains et aimants) auprès de leurs enfants, pas même une graaaande histoire d’amour. Et puis je me ressaisis à nouveau et je me dis qu’au contraire, rien ne vaut des parents et beaux-parents sereins et épanouis, même si les moments passés ensemble physiquement sont plus rares. Bref, je n’ai aucune réponse, et de toute façon je ne suis pas là pour ça, mais j’espère sincèrement que vous avez trouvé votre équilibre, entre vos désirs, vos besoins et ceux des autres.
Nos modèles familiaux évoluent, s'étirent, se réinventent. La famille n'est plus cette unité géographique et immuable d'antan. Elle devient constellation, avec ses points d'ancrage multiples, ses géographies variables, ses rythmes personnalisés et elle n’en est que plus riche, je trouve. J'espère que vos premiers pas dans cette nouvelle année vous mèneront vers de subtils rééquilibrages qui vous rendront heureuses et heureux. Parce que dans ce grand puzzle familial, chaque pièce compte, même – et surtout – celles qui semblent au départ ne pas trouver leur place.
Je vous embrasse sur les deux joues,
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