Belle-doche

Belle-doche, c'est le rendez-vous bi-mensuel qui permet de mieux comprendre la belle-maternité et qui donne la parole à ces femmes qui élèvent les enfants des autres

image_author_Anaïs_Richardin
Par Anaïs Richardin
28 articles
Partager cet article :

Iris "J’ai démissionné du rôle de belle-mère que je n’ai jamais vraiment réussi à prendre"

- Quitter les enfants mais pas l'amoureux -

Salut et bon dernier mercredi de ce marathon de juin ! Notre sujet, vous l’aurez compris (et si ce n’est pas le cas je me demande bien ce que vous foutez là, mais bienvenue quand même hein), c’est la belle-maternité et la famille recomposée, mais notre sujet encore plus particulier de la semaine, c’est la démission. Pas celle de Jean-Mi de la compta qui en avait ras-la-nouille de voir des jeunots fraîchement démoulés d’école de commerce se faire 2,65 fois son salaire, non, mais la nôtre. La grande démission des belles-daronnes ! Tremblez dans les chaumières, elles sont plus ou moins jeunes, plus ou moins en forme, elles font du trampoline pour se muscler les fessiers ou de la méditation pour rester saines d’esprit et elles n’en peuvent plus de répéter à vos mômes d’essuyer la cuvette des toilettes quand ils vont déféquer. Ce n’est pas un mouvement ni une lame de fond dont le murmure parvient à mes oreilles (ou pas encore) mais c’est l’histoire d’au moins une belle-doche qui pourrait en décomplexer d’autres. 

Iris, de son prénom tout à fait inventé, a décidé de “faire scission, de démissionner”. Parce que la relation avec ses beaux-enfants n’est pas au beau fixe mais qu’elle aime profondément son amoureux, elle a choisi l’amour et le couple mais pas le reste du package. Elle a troqué la semaine à quatre contre la semaine en solo et elle a avancé, un peu plus vite que prévu, les pions de la partie d’après, celle qui se joue normalement une fois que les enfants sont indépendants et qu’on peut enfin déménager à 4000 kilomètres de leur mère sans être taxé d’affreux monstre. Mais démissionne-t-on vraiment parce qu’on prend la décision de se choisir un peu plus ? N’est-on plus une belle-mère simplement parce que l’on choisit de ne plus faire toit commun avec les enfants de l’autre, de ne plus aider à faire les devoirs, de ne plus laver leurs slips ni ramasser leurs miettes (que dis-je, les tonneaux de pain rassis) du petit-déj ?

Je vous pose la question parce que ce terme de démission me plaît beaucoup mais il m’interroge tout autant : peut-on réellement considérer que l’on démissionne alors que l’on reste dans la vie de ces enfants, que l’on continue de parler d’eux, d’aider leur père à démêler les fils, que leur sort nous inquiète (même si ce n’est qu’un tout petit peu) ? Peut-on cesser d’être une belle-mère quand la scission n’est que partielle et qu’ils sont toujours l’un des satellites de notre vie, qu’ils sont le quotidien et l’une des principales sources d’amour, et de souffrance aussi parfois, de la personne que l’on chérit tant ? Comme d’hab’ je n’ai pas de réponse, je ne fais que poser des questions, même si j’ai ma petite idée forcément biaisée depuis le bout de ma lorgnette. Si vous voulez partager votre ressenti après la lecture de ce nouveau témoignage, vous savez où me trouver (ici ou ) !

_____________________

Vous pensez à une amie qui devrait découvrir Belle-doche ?

_____________________

Iris a 30 ans et vit en région parisienne (pour le moment). Elle est (était) belle-mère de deux ados de 12 et 15 ans et a décidé de faire scission il y a quelques semaines pour reprendre un peu d’indépendance et retrouver une légèreté perdue.

Comment es-tu devenue belle-mère ?

J’ai 30 ans, mon mec en a 45 et j’ai rencontré ses enfants, qui ont aujourd’hui 12 et 15 ans, il y a 3 ans. Je l’ai rencontré au boulot lorsque je suis rentrée dans l’entreprise qu’il a cofondée. J’avais 24 ans, j’étais casée, lui aussi, il n’y avait pas de sujet. Il y a quatre ans, il s’est séparé de sa femme et on s’est mis ensemble assez vite après ça, on a passé un an tous les deux, sans que je rencontre ses enfants. Il partageait encore sa maison avec son ex-femme et on s’est dit “voyons si on essaye de construire un truc ou pas”. Au bout de six mois je me suis rendu compte que je commençais à m’attacher, j’avais besoin que notre futur s’éclaircisse dans un sens ou dans l’autre, je lui ai donc demandé de se positionner plus clairement sur ce qu’il cherchait avec moi et son intention vis-à-vis de son ex. Elle est partie de la maison en février 2020, et heureusement parce qu’avec le confinement qui est arrivé ensuite, ça aurait été vraiment dur.

...